Témoignage 3
« bonjour "sempervirens" : j'ail lu
avec beaucoup d'intérêt et d'émotion ton récit sur les écoles tradis. J'y
souscris comme "rescapé" à 1OO pour cent. Issu d'une famille tradi,
nous nous sommes trouvés avec mes cousins et cousines à la fin des années 60,
entraînés par nos parents fanatiques dans le mouvance de l'abbé de Nantes et
autres groupuscules ultra-tradi. Dans la région où je vivais, un ancien moine a
monté son propre mouvement où nous sous sommes retrouvés embrigadés avec
d'autres familles. Notre éducation déjà très sévère, est devenue alors encore
plus stricte, le religieux conseillant sans cesse nos parents, et les orientant
vers une discipline toujours plus draconienne pour lutter contre le mal. C'est
alors qu'il a fondé en 1975 un internat en pleine campagne où nous avons été
inscrits avec mes frères et une quarantaine de garçons. Deux prêtres tradis en
rupture l'ont rejoint pour les cours et l'organisation. J'y suis resté trois
ans de 12 à 15 ans. C'était un véritable embrigadement, négation de nos
personnalités. On y pratiquait bien sûr les châtiments corporels avec
l'assentiment de nos parents, martinet en classe pour la moindre insolence ou
incartade, fouet administré devant tout le monde par le père supérieur pour
fautes plus lourdes. Finalement des parents se sont inquiété et ont enlevé peu
à peu leurs enfants, et l'expérience s'est arrêtée au bout de trois ans, car
nous n'étions plus qu'une dizaine. Mon père m'a alors mis dans une pension plus
classique jusqu'à mon bac. Les brimades que j'ai subies m'ont cassé pour
longtemps, et presque trente ans après, je fais encore des cauchemars. Merci
de votre témoignage »